ACCUEIL   Correspondre


 Cantons (réforme Valls)

 EPCI

 Découpage 2010


 Découpage futur

   Prolégomènes
   Répartition des députés
   Découpage actuel et imaginaire...
respectant le projet de loi d'habilitation tel que déposé à l'Assemblée nationale le 29 août 2019

menu

   Accès aux départements
    
cartes

En passant votre souris sur le menu de gauche, vous verrez apparaître successivement la carte des circonscriptions actuelles, valable depuis 2012, et les cartes hypothétiques répondant aux critères maintenant définis depuis août 2019, dont le principal est d'attribuer 346 sièges au scrutin uninominal.
Elles sont bâties comme par le passé et comme le demande à nouveau la loi d'habilitation d'août, sur la base des cantons et, pour celles de 2022, des communes dans la métropole lyonnaise, en Martinique, en Guyane et dans les Territoires et Collectivités d'outre-mer, ainsi que des 80 quartiers à Paris et des arrondissements municipaux à Lyon, et en respectant un maximum de 20 % d'écart à la moyenne de population par département.


Rappel: Les cartes que vous voyez sur cette page sont personnelles et n'entraînent la responsabilité que de leur auteur.
    Quels que soient les choix précis de découpage de l'exécutif, les effets des règles adoptées seront énormes sur le découpage lui-même. Ce sont les Pyrénées-orientales qui s'y retrouveront le mieux, avec 3 députés au lieu de 4 aujourd'hui. Mais pour les autres départements, la perte en sièges aboutira à un bouleversement des circonscriptions et à leur agrandissement considérable. Si le responsable du découpage à venir n'est pas raisonnable, la population pourra atteindre et dépasser 260 000 habitants.

    À l'usage, la taille des nouveaux cantons s'avère moins gênante pour ce découpage qu'on aurait pu le prévoir. Sauf quand leur dessin est tortueux, ce qui n'est malheureusement pas rare. Dans ce cas de figure, soit sa population permet de le partager (si elle excède 60 000 habitants rappelons-le) et on résout le problème, soit elle ne permet pas de le partager, et là on doit choisir entre un découpage tordu si on privilégie l'équité démographique entre circonscriptions, indéfendable moralement parce que faisant fi des réalités humaines des lieux, et un découpage respectueux des réalités locales, vécues, perçues par tout un chacun, mais aboutissant à des inégalités démographiques légales mais se rapprochant des maximums autorisés — ce que le parti auquel l'opération ne profitera pas évidemment dénoncera.
    Il faut immédiatement affirmer deux choses, qui valent d'être énoncées; aucun découpage rue par rue ne sera nécessaire (même à Paris, où les quartiers suffisent à l'affaire); d'autre part, très peu de départements nécessitent une division des cantons. La carte ci-dessus montre quatre zones où cela est quasiment inévitable, sauf acceptation de découpage abracadabrant ou très déséquilibré en population.
    On jugera bientôt dans chaque page départementale l'imbrication entre tous ces paramètres. Je n'en lance que quelques-unes pour l'instant. En attendant que ce département en particulier soit en ligne, prenons l'exemple de la Haute-Savoie. Le département est trop compartimenté par le relief pour ignorer la vallée de l'Arve, le bassin versant du lac Léman, et enfin la région d'Annecy. Si on accepte le fait géographique et économique, alors on préservera l'unité de la vallée comme celle des rives du Léman. Et on construira la carte ci-dessus. Mais alors les écarts à la moyenne autorisée frisent le maximum autorisé, à savoir +19 % (pour la circonscription du Léman). Si on recherche l'égalité démographique à tous prix, alors on sera obligé de mettre la partie supérieure de la vallée de l'Arve soit avec une portion de la région d'Annecy, avec laquelle elle ne communique par aucune route et n'a aucun rapport économique, soit avec l'est des rives du Léman, avec laquelle elle communique certes, mais mal et sans que les deux zones réunies n'aient autre chose en commun (et encore!) que l'exploitation de l'or blanc.
    Il faudra aussi ignorer la réalité géographique dans le Gard, faute de pouvoir diviser les cantons qui auraient pu arranger à la fois une circonscription et une autre. Et pourtant, au bout du compte, le gigantisme des circonscriptions permettra d'éviter de recourir aussi fréquemment qu'avant à la commune.
    Evidemment, il aurait été idéal le législateur moralisât un peu plus les opérations, notamment en interdisant le fait que deux portions de circonscriptions ne communiquent pas par une route au moins départementale. En attendant, l'interdiction de découper les cantons inférieurs à 60 000 habitants est un pas important, ne boudons pas notre plaisir citoyen. Mais ne rêvons pas, le personnel politique, à partir du moment où il continue à se réserver l'opération de découper ses propres circonscriptions d'élection, ne va tout de même pas s'interdire une certaine excentricité... C'est dommage car, en 2009-2010, qui a su que plusieurs circonscriptions étaient tellement tordues qu'on ne pouvait pas circuler d'un bout à l'autre sans passer par la circonscription voisine? L'auteur de ces lignes pense qu'il serait sain que dans tout découpage électoral toute commune soit reliée par la route au reste de la circonscription sans avoir à passer par une circonscription voisine, afin d'endiguer les extravagances déjà observées par le passé.
    Les Anglo-Saxons ont déjà largement commencé (les Canadiens d'abord, puis les Britanniques puis certains États américains) à confier cette opération délicate à des organes totalement indépendants (des géographes et des démographes en l'occurrence). Le monde latin n'est, à mon avis, pas prêt d'accepter une telle perspective. Quand il érige une commission à but vaguement moral, c'est comme en 1986 et 2009 pour un examen a posteriori et en confiant la tâche à de vénérables retraités de la fonction publique (de la magistrature de préférence pour mieux éblouir) mais surtout pas à des gens compétents. Lesquelles vénérables personnes voient bien certaines anomalies; mais d'une part elles ne les remarquent que si l'une d'entre elles connaît le département en question, d'autre part leur avis n'est pas contraignant, et ne pèsent rien en face des prétextes à géométrie variable du gouvernement pour justifier ici un découpage selon des critères géographiques, là selon des critères exclusivement démographiques, etc. Nulle cohérence d'ensemble, mais la robe avalise l'injustifiable.

Aller ou retourner à geoelections, par exemple pour examiner les conséquences politiques du découpage en cours…